Les victimes des frontières et des murs que l’Europe dresse pour dresser des obstacles au droit à la mobilité des personnes écrit dans l’article 13 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Humain, ne sont pas suelement ceux qui entreprennent le voyage. Les victimes sont aussi leurs parents, qui vivent dans l’angoisse de la disparition de leurs être chers ou dans la douleur de n’avoir pu leurs donner une sépulture digne de ce nom. Vous trouverez ici leurs histoires. Les familles qui dénoncent les politiques migratoires européennes, qui ne concédant pas la possibilité d’une entrée régulière, contraignent les personnes à risquer leur vie pour y arriver. Les familles exigent dignité, vérité et justice sur le sort de leurs enfants. Missing at the borders se donne pour objectif principal de collecter un maximum d'entrevues vidéo, permettant aux familles de raconter leurs expériences à la première personne.
Quand les africains partent en Occident,
ils meurent, ils sont mal traités et mis en prison,
alors que les occidentaux viennent chez nous
et rentrent sans problème.
Mais si nos autorités trouvent la volonté de remédier à ça,
les choses vont s’améliorer.
Kadia Cisse
Certains noms de familles, comme le mien,
peinent à avoir le passeport malien
et c’est ça qui pousse certains à prendre la clandestinité.
Cette situation persistera tant que l’obtention du passeport
ou du visa reste difficile, donc il faut trouver des solutions.
Fatoumata Aba Touré
Je demande aux autorités d’appliquer une bonne politique
qui pourrait faire rester les jeunes maliens ici
et leur permettre de gagner leur vie sans aller à l’étranger.
Parce que si nos jeunes quittent le pays pour aller
chercher de l’argent beaucoup y perdent la vie.
Et pourtant les blancs viennent chez nous sans égratignure.
Ami Konate
Les blancs viennent et partent
de chez nous en toute quiétude.
Alors que nos proches, eux partent et se noient.
Les blancs adorent ça.
C’est pourquoi ils ne leurs viennent pas en aide.
Niele Samake
En Afrique que les autorités prennent également
leurs responsabilités afin que nos enfants et nos maris
qui immigrent puissent aller et revenir sains et saufs,
comme les blancs qui viennent chez nous sans soucis.
Mariam Kanta
Les blancs viennent et partent de chez nous quand ils veulent.
Alors que si nos proches décident de partir vers leur pays
c’est la mort qui les attend.
Alors je voudrais qu’ils rendent équitable les traitements.
Aminata Kone
Des immigrés qui meurent gratuitement,
c’est pas beau à voir.
Il faut que tout le monde s’unisse,
pour que les migrants puissent aller et revenir en sécurité.
Tah Coulibaly
On en a marre de cette situation,
que nos parents, nos frères et sœurs qui quittent le pays, meurent.
Nous voulons que justice soit faite!
Sara Diabate
Les parents veulent toujours qu’il rentre. Ils pensent qu’il est toujours en vie,
qu’il ne donne pas de ses nouvelles faute de moyens pour revenir au pays.
Awa Sangaré
Au moins si on savait ce qui c’était passé
la situation serait moins douloureuse.
Mais on ne sait pas s’il est en vie, s’il est décédé…
on ne sait pas.
Baniele Houlale
Mon mari est parti parce
qu’il voulait l’indépendance pour ses enfants.
Yahara Mar
Leur disparition nous hante toujours,
nous ne savons pas où elles sont.
M'Benda Faye
Ce fardeau devient plus lourd surtout
quand les soutiens de familles
ont été abandonnés dans l'océan.
Yacine Faye
Si la perte d'une seule personne est terrible,
comment puis-je me sentir si j'en perds 5 ?
Ma fille, ses deux enfants et ses deux frères.
N'Doumboul Niang
Le soir où il devait prendre la pirogue pour l’Espagne il m’a appelé,
c’était la dernière fois que j’entendais sa voix.
Binetou Niang
Il m’appelle le jour du 28 août,
pour me dire qu’il doit aller en Mauritanie (...)
Depuis ce jour, nous n’avons plus de ses nouvelles.
Awa Ba
Ce que nous demandons,
c'est que l'Union européenne
construise des ponts et non pas des murs.
Yayi Bayari Diouf
N’ayant pas de nouvelles de Mbacké et des autres filles,
les familles signalent leur disparition.
Mais les recherches n’ont rien donné.
Rhoudia Mamour Niang
S’il a tenté l’immigration, c’est pour aider sa famille,
c’est pour leur offrir une meilleure vie.
Walir Faye
On a fait des recherches partout, mais rien.
C'est très dur!
Astou Seck Niang
On est fatigué!
Thiaroye a tellement perdu d’enfants
dans l’immigration qu’on ne peut pas compter.
Tabara Seck
C'est la pauvreté qui a éloigné Badr de nous.
Maintenant, je lutte pour les autres jeunes qui ont disparu et qui vont disparaitre.
Souad BENSASSI
On a commencé notre lutte. J'ai tout fait.
Avec le ministère des affaires étrangères,
avec le ministère de l'intérieur, tout..
Sans résultats. S'il vous plaît, aidez moi à savoir la vérité sur mon fils.
Awatef Daoudi
Depuis ce coup de téléphone nous ne savons plus rien.
Nous ne savons pas s’il est mort ou vif (…)
Nous sommes allés au ministère des affaires étrangères,
nous sommes allés vers toutes les institutions pour avoir des nouvelles.
Jusqu’à maintenant rien, pas de nouvelles...
Fadhila Hammami
Après l'avoir vu refuser
son visa d'entrée tant de fois,
était la cause directe
de sa disparition !
Kamel Belabed
"Nous avons besoin de certitude sur ce qui est arrivé à nos enfants.
Nous avons le cœur brisé"
Dalila Abid
"Nous sommes certains que la marine tunisienne les a arrêtés.
Personne n'a jamais pu me montrer que mon fils est mort!"
Zahra Asri
"Nous n’oublierons jamais Mounir!
Onze ans sont passés, mais c’est comme il était parti hiers"
Beya Boudoukha
"Je regarde la mer et j’espère qu’il revienne!
Notre vie semble un enterrement continuel!"
AbdelHamid Chelbi
"Dès qu'on frappe à la porte je pense tout de suite qu’il est peut-être retourné.
J’ai toujours pensé et je pense encore qu’il retournera!"
Lyamna Hamidi
"L’absence est la douleur la plus grande.
Parce que une ne sait pas où est son propre mari. S’il est vivant ou s’il est mort"
Omelkhir Wertatani
"Si nous avions pu l’enterrer nous aurions accepté le destin de Dieu.
Nous aurions été au cimetière comme toutes personnes normales.
Nous ne sommes ni vifs ni morts"
Gemma Bensalem
"Je vis dans l’espoir continu qu’il revienne.
J’espère toujours qu’un jour il arrive, et qu’il frappe à la porte"
Dalila Basset Hamdi
"On n’arrêtera jamais de les chercher!
On ne peut pas abandonner ses propres enfants"
Mohamed Djezzar
"Les ados doivent pouvoir voir les choses, sortir, élargir leur horizon. C’est l’un de leurs droits. L’Article 13 déclare qu’il y a le droit d’aller, de partir et de voir"
Mohamed Ben Smida
"Comment cela se fait que les étranger peuvent venir ici
avec une carte d’identité tout simplement sans rien payer ? Tandis que nous devons présenter une demande et payer. Et qu’à la fin nous n’obtenons même pas le visa"
Souad Ben Brahim
"Tout a changé. C’est un enfer. Un enfer que je ne peux te raconter, que tu ne peux imaginer !"
Bariza Haidouci
"Comment voulez-vous que j’oublie mon fils?
Mes enfants sont ma vie"
Boubakeur Seddik Sabouni
"Je n'ai besoin de rien dans ce monde. Sauf la vérité sur mon fils"
Meherzia Chargui EP Raouafi
“Missing at the borders” est un projet en autofinancement. Vos donations serviront à continuer à collecter les interviews aux familles de migrants décédés, ou disparus ou encore victimes de disparition forcée.
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